La collecte de l'épargne dans les banques
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L’épargne est la part des revenus restant disponible après les dépenses de consommation courante
La collecte ds ressources à vue et à terme dans les banques
Afin de pouvoir faire des prêts, les banques doivent disposer de ressources :
- Les comptes courants (comptes de chèques) qui sont des comptes à vue non rémunérés.
- Les comptes sur livrets et les livrets d’épargne bancaire. On peut trouver dans cette catégorie les comptes d’épargne sur livrets (CESL), le livret de développement durable et solidaire (LDDS) · le livret d’épargne populaire (LEP) · le livret jeune, le Compte épargne logement (CEL) · le plan épargne logement mais aussi la finance islamique, l’épargne éducation..Tous ces produits ont pour caractéristique d’être de l’épargne rémunérée à vue et de ne générer d’intérêts que par quinzaine complète.
- Les dépôts à terme (DAT) Le dépôt à terme est rémunéré sur toute sa durée :le client bloque une somme d’argent pendant une durée convenue (la « durée »). Cela signifie qu’il ne peut pas retirer son argent avant la fin de la durée, sauf à payer une pénalité.
- Les bons de caisse (BDC) : Un « bon de caisse » est un produit rémunéré de placement financier soit nominatif, soit au porteur d’une durée maximale de cinq ans, établi parla banque Il se présente sous le forme d’un bon représentatif d’un dépôt
Les établissements financiers font commerce de l’argent
Les établissements financiers « achètent » l’argent aux déposants.
Les intérêts versés aux déposants représentent une charge pour ces établissements, à l’inverse des intérêts perçus sur les crédits qui sont des produits pour les banques.
Les taux d’intérêts versés pour rémunérer l’épargne sont soit réglementaires soit libres
Les dépôts collectés par les banques constituent une dette à l’égard des déposants.
Bien comprendre la raison pour laquelle les ménages épargnent :
Inquiétudes pour sa situation personnelle (vulnérabilités, chômage, études des enfants…)
L’épargne pour la retraite
Les craintes par rapport à l’économie nationale
Les projets d’investissements
Les excédents de revenus ou de capitaux sur les besoins
1 L’épargne dans les banques
Les banques sont à la recherche de ressources dites « stables », non susceptibles d’être retirées à tout moment.
Les dépôts d’épargne de la clientèle sont pour partie ou en totalité des dépôts stables qui vont permettre de financer l’activité crédits.
Les Banques sont autorisées à collecter les dépôts.
La banque a plusieurs sources pour financer les crédits qu’elles accordent ou les placements qu’elle fait.
Elle peut :
- Utiliser les dépôts des clients,
- Emprunter sur le marché interbancaire
- Emprunter auprès de la banque centrale
- Émettre des obligations sur les marchés financiers, en particulier pour le financement des prêts immobiliers.
Zoom sur les principales formes d’épargne que proposent les banques – à vue ou à terme.
- Les dépôts à vue sur des comptes courants d’entreprises ou sur des comptes de particuliers. Les banques ne peuvent pas transformer les dépôts à vue en prêts à moyen ou long terme car elles risqueraient en cas de retraits massifs de la clientèle de ne pas pouvoir répondre à leurs besoins de de liquidité. Les dépôts sur des comptes à vue sont simplement des sommes qui sont déposées à la banque qui peuvent être retirées du jour au lendemain. Les dépôts à vue ne font jamais l’objet de rémunération. Pour certains clients il s’agit avant tout de ne pas conserver l’argent avec eux. (fonction porte monnaie). Les banques proposent de nombreux services associés aux comptes de dépôts à vue dont la délivrance de moyens de paiement.
- Les dépôts sur des comptes d’épargne dont le compte dit sur livret. Les dépôts d’épargne sont rémunérés. On parle d’épargne obligatoire lorsque la banque oblige ses clients ou membres à épargner sur une base régulière et systématique (elle en fait par exemple une condition d’accès au crédit à l’instar du produit 1 = 3 ou de l’épargne logement).Cette épargne est bloquée sur un compte d’épargne spécifique. A l’inverse, l’épargne libre consiste à mettre de l’agent de côté dans un but particulier. Il s’agit de sommes que le client a librement épargné, économisé.
- Les dépôts à terme (DAT) et les bons de caisse La rémunération de ces produits est librement négociable, les parties fixent le montant et la durée. Le dépôt à terme ou le DAT sont aussi appelés Épargne bloquée est une épargne sur une période fixe sans retrait avant le terme. En cas de rupture, du contrat par le client, une pénalité est appliquée sur le montant des sommes déposées
- Les parts sociales chez les mutualistes : une part sociale obligatoire, non rémunérée et la possibilité de souscrire d’autres parts sociales (Parts « B ») de façon illimitée lesquelles sont rémunérées en fonction des profits réalisés par l’établissement. Les parts sociales « B » sont particulièrement intéressantes pour l’établissement mutualiste puisqu’elles constituent des capitaux propres pour cet établissement. Les sommes ainsi collectées renforcent les capitaux propres des caisses mutualistes et augmentent leurs possibilités de prêts aux PME/TPE locales (cf. Bâle 2)
2 L’épargne dans les établissements de microfinance
Les difficultés que peuvent rencontrer des banques par rapport à la micro-épargne
Les banques ne peuvent pas toujours répondre à la demande d’épargne, pour trois raisons essentielles :
1 La collecte et la gestion de trop petites sommes représentent un coût élevé de collecte.
2 L’éloignement des populations ne permet pas aux établissements financiers de se déplacer pour collecter l’épargne
3 Les dépôts de micro-épargne sont extrêmement volatiles et les opérations d’encaissement et de décaissement se succèdent très rapidement.
Le rôle des établissements de microfinance pour la collecte de l’épargne
Les établissements de microfinance, les SFD… sont complémentaires aux banques.
Ils sont plus présents dans les zones rurales ou dans certains quartiers des grandes villes.
Pour les établissements de microfinance agréés pour la collecte de l’épargne :
Sont considérés comme épargne les fonds reçus de leurs clients ou membres par les institutions de microfinance, sous forme de dépôts, autres que les apports en capital, les droits d’adhésion et les cotisations, avec le droit d’en disposer dans le cadre de leurs activités, à charge pour elles de les restituer. (Texte CSBF Madagascar.)
A noter : Certains établissements de microfinance peuvent octroyer des microcrédits à court terme mais ne sont pas autorisés à collecter de dépôts du public.
L’épargne, le service le plus demandé en microfinance La fonction garde monnaie.
Dans bien des cas, les ménages ont plus besoin de services d’épargne que de services de crédit. Les plus démunis ont pour priorité de sécuriser leurs économies.
Déposer son argent, son épargne, en sécurité est en effet le plus demandé de tous les services de Microfinance.
En l’absence de lieu de dépôt, l’épargne des ménages quand elle est constituée de petites pièces ou de petits billets doit être cachée dans le jardin, dans un arbre, dans le toit de la maison…
Et il n’est pas simple de trouver une cachette sure quand le logement n’a pas de clés. Parfois l’épargne peut aussi être confiée à un tiers de confiance (le garde monnaie) qui dispose d’un équipement de sécurité.
Pour les familles, il est fondamental de disposer d’un endroit sûr pour conserver leur épargne
Cette démarche répond :
- Au besoin de se protéger, la possession et la conservation d’une somme même très petite n’étant pas sans risque au regard de la perte, du vol, voire d’une agression physique.
- Au besoin de sécuriser des fonds reçus après la récolte annuelle ou encore après la vente d’un animal en attendant le réemploi des fonds.
- Au besoin de s’équiper d’un bien, l’accumulation de petites sommes pendant une période plus ou moins longue permet à l’épargnant de disposer d’un capital le moment voulu.
- Au besoin d’anticiper des coûts à venir, naissance, mariage, scolarité des enfants, entretien du logement, augmentation du prix de la nourriture pendant les périodes de soudure mais aussi de se préserver contre des risques comme la maladie ou le décès.
Les formes traditionnelles de l’épargne dans le secteur informel
Les personnes les plus exposées à l’exclusion financière appartiennent à des catégories vulnérables (personnes à faibles revenus, chômeurs, parents seuls, personnes handicapées) ou vivent dans des zones où il n’existe pas d’offre de services financiers.
L’épargne existe même chez les plus pauvres
Il s’agit d’un public n’ayant aucune expérience de la finance et généralement très vulnérable.
Dans les Pays en Développement, l’épargne existe mais elle demeure en dehors des circuits financiers : ce sont souvent les femmes qui acquièrent des actifs comme les bijoux ou des animaux dont la valeur estimative représente un support privilégié d’échange. Si une dépense impérative non prévue survient, on vend le bijou ou l’animal où, autre possibilité, on le dépose en gage.
Dans le monde rural, l’actif d’échange, c’est la récolte, laquelle peut être vendue partiellement ou totalement par avance en cas de coup dur.
c’est aussi les petites pièces ou petits billets qui sont cachés dans le jardin, dans le toit de la maison…Avec le problème que trouver une cachette sure quand on n’a pas de cadenas à son logement n’est jamais simple. Parfois l’épargne peut aussi être confiée à un tiers de confiance lequel agit comme garde monnaie.
La finance informelle
Le vocable « finance informelle désigne » les services financiers qui se sont développés en parallèle de la finance formelle, au profit des populations non bancarisées. La caractéristique de la finance informelle c’est une grande hétérogénéité. On peut toutefois identifier les préteurs sur gages, les usuriers ou encore les tontines ou associations rotatives d’épargne et de crédit omniprésentes dans les pays pauvres.
Il est fréquent en finance informelle qu’un collecteur ambulant passe de façon périodique pour collecter les cotisations des tontiniers ou des adhérents de mutuelles de microfinance.
Prêteurs sur gages et usuriers
L’épargne peut être en espèces ou en nature comme des bijoux, couteaux, denrées alimentaires, des tissus, un stock de produits à vendre, du bétail …
L’acquisition de biens qui pourront être vendus en cas de besoin constitue la forme la plus fréquente d’épargne informelle chez les personnes pauvres. Si nécessaire en effet les biens peuvent être vendus ou remis en dépôt auprès d’un tiers à titre de gage contre de l’argent liquide.
Les ménages pauvres sont toujours tributaires également des usuriers qui sont des prestataires financiers informels. Les usuriers peuvent profiter de la faiblesse des emprunteurs pour leur imposer des conditions excessives. Les tarifs et taux pratiqués par les usuriers sont variables selon l’emprunteur.
Les tontines
Les tontines ou clubs d’épargne sont des formes d’épargne collective, constituées souvent par des commerçants (majoritairement des femmes) et dans son acception la plus simple, chacun des adhérents s’engage à déposer un montant identique à une date fixée selon un calendrier.
L’épargne tontine permet aux membres de mobiliser des fonds à travers une cotisation périodique volontairement fixée. Les fonds sont collectés directement auprès du client par les agents promoteurs et le client doit payer une commission mensuelle dont le montant est égal au montant d’une mise.
La totalité de la collecte est alors versée soit à tour de rôle soit selon un système aléatoire à un participant. On recommence un nouveau cycle quand chacun a reçu une fois le fonds constitué.
Pour fonctionner, les tontines ont besoin que leurs membres se fassent une totale confiance ce qui implique des relations personnelles de proximité entre voisins ou membres d’une famille.
Les circuits informels offrent à leurs usagers des services personnalisés, accessibles et simples.
Du fait de leur caractère informel, ils sont toutefois associés à un manque de fiabilité et de sécurité pour les épargnants. Mauvaise gestion et absence de contrôle permettent facilement des pratiques frauduleuses.
Estimation du montant de l’épargne d’une région
Il est souhaitable d’estimer le montant de l’épargne qui existe sur une zone géographique et pourrait être recyclée dans l’économie.
Le montant de l’épargne peut être estimé par comparaison de la zone géographique sans IMF pour laquelle on recherche des informations avec une autre zone comprenant une ou plusieurs IMF bien implantées qui parviennent à collecter l’épargne.
On extrapole ensuite en admettant une similitude d’habitudes d’épargne entre les deux territoires.
Les produits d’épargnes proposés par les Établissements de microfinance
Les microfinances recherchent de l’épargne stable pour pouvoir recycler l’argent en faisant des prêts.
Leurs produits d’épargne sont simples et peu diversifiés : ils sont à vue et à terme.
Les dépôts à vue qui constituent la plus grande partie de l’épargne ne sont pas rémunérés tandis que les dépôts à terme sont rémunérés.
Certains établissements de microfinance- souvent filiales de banques – ont apporté des produits innovants au public des microfinances comme le crédit Kangourou, le produit 1 = 3 par exemple.
Le coût de la collecte de l’épargne :
Pour les établissements de microfinance la collecte représente un coût très élevé.
Que ce soit du fait du collecteur qui se déplace chez les épargnants, du fait de la manipulation de très petites sommes en espèces, du fait de la grande fréquence des opérations de versements retraits résultant de la perception de l’IMF par la clientèle comme d’un garde monnaie. A toutes ces opérations sont associées de nombreux risques comme des erreurs de comptage, des malversations et aussi des attaques des collecteurs.
Relever le défi pour les établissements de microfinance de la collecte de l’épargne auprès des clients
L’un des grands défis pour les établissements de microfinance est la collecte de l’épargne. L’épargne locale est plus avantageuse et moins contraignante par rapport aux financements reçus des banques et des organismes financiers internationaux car ces structures imposent souvent des conditions d’éligibilité complexes et difficiles à atteindre aux petites banques ou aux structures de microfinance.
La collecte est complexe : en cas de déplacement chez les clients, i y a un risque d’agression du collecteur.
La collecte directement au marché peut être une solution.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la formation :
Cliquez sur le lien vers la fiche de présentation de la formation Marketing dans les établissements financiers
LA GESTION DU PORTEFEUILLE CRÉDIT D’UNE IMF
Le portefeuille de crédit d’une banque ou d’un établissement de microfinance est composé de l’ensemble des dossiers crédit de la clientèle :les comptes courants débiteurs avec ou sans autorisation, les créances commerciales, les autres crédits court terme, les crédits d’équipement, les engagements à long terme.
Ce que craignent le plus les banques et les établissements de microfinance c’est bien sur le non remboursement de leurs crédits par la clientèle.
La gestion du portefeuille crédit dans une microfinance consiste à :
- A suivre au jour le jour les positions débitrices de la clientèle
- A contacter immédiatement les clients en cas d’incidents
- A enregistrer les risques consécutifs aux incidents clients
- A envisager des réaménagements de l’échéancier des remboursements
- A effectuer une cotation risque des clients en fonction des incidents mais aussi de la situation économique globale ou des difficultés liées à un secteur professionnel.
- A déclasser en CDL – contentieux, douteux, litigieux, les créances compromises
- A mettre en place les provisions pour dépréciations des créances qui sont nécessaires.
Nous indiquons ci-dessous les thèmes développés pendant les journées de formation aux fondamentaux de la microfinance :
Le processus de mise en place des crédits – L’examen du projet présenté par le demandeur.
L’agent de crédit opère une sélection et prend la décision de refuser les projets incohérents, non rentables pour l’emprunteur ou inadaptés.
La constitution de la demande de crédit ne se fait que pour un projet viable et générateur de revenus pérennes
Le lien ci-après donne accès à la présentation de la formation aux fondamentaux de la microfinance :
Les fondamentaux de la microfinance
L’analyse du risque
L’élément déterminant pour une saine gestion du portefeuille consiste à accorder des prêts aux personnes ou aux entités qui présentent les capacités de remboursement nécessaires, et les refuser aux autres.
L’étude attentive du risque de crédit par l’IMF est fondamentale. Compte tenu des caractéristiques spécifiques du public, l’analyse du risque est constituée essentiellement par une évaluation informelle des emprunteurs.
L’agent de crédit doit concevoir avec l’emprunteur un budget familial. Il est essentiel que le « reste à vivre » permette d’intégrer chaque semaine la charge de remboursement du microcrédit.
La décision d’octroi du prêt est prise par le Comité des Crédits.
Le suivi du portefeuille crédit
La gestion de portefeuille consiste essentiellement dans le suivi des clients sains et en retard après décaissement du prêt.
Pour se donner des chances de recouvrement, la détection des retards dans le remboursement doit être immédiate.
Les créances défectueuses (CDL contentieux, douteux et litigieux) font l’objet de déclassements. L’IMF doit savoir calculer les indicateurs de portefeuille à risque (PAR 30 et PAR 90).
L’IMF calcule périodiquement son « coût du risque. »
La problématique du remboursement des crédits et le recouvrement
Une fois le retard détecté, l’IMF met en œuvre un programme de recouvrement.
La rapidité de la réaction par l’IMF est de loin l’élément le plus déterminant pour le recouvrement d’un prêt.
Les sanctions en cas de retard prévues sur les contrats de prêts doivent être appliquées de façon systématique.
L’IMF ayant une vocation sociale, l’agent de recouvrement n’hésitera pas à se montrer imaginatif dans les solutions pour trouver des solutions conciliantes envers les emprunteurs qui ne peuvent pas rembourser de bonne foi.
Les procédures de recouvrement par voie judiciaire ne sont généralement pas adaptées pour obtenir le remboursement par les emprunteurs.
La performance de l’IMF sociale et financière de l’IMF
Conférence : Le microcrédit un outil pour le développement local
La mission sociale d’une IMF consiste à proposer des services financiers à la portée de personnes pauvres.
Pour autant une IMF à un métier financier lequel exige la plus grande rigueur de gestion.
Pour concilier au mieux ces deux missions, l’IMF doit dispose de critères rigoureux de sélection des projets qu’elle est disposée à financer permettant ainsi la création de micros entreprises et la création d’emploi.
L’intérêt bien compris d’une IMF est de mettre en place sur son segment de clientèle des procédures de sélection de prêts très rigoureuses afin d’avoir une forte probabilité que les prêts soient remboursés dans les conditions convenus.
Les différences entre les banques et les établissements de microfinance.
Les banques financent l’économie
Les banques privilégient le financement des activités existantes en octroyant des prêts à moyen/long terme mais aussi en finançant la trésorerie (par exemple avec l’affacturage : la banque « achète » les factures et se charge de les recouvrer ou avec le financent du stock, les crédits greniers, ou encore avec l’acceptation d’un découvert.)
Les banques font aussi des crédits immobiliers, des crédits à la consommation, des avances de trésorerie et des crédits sociaux …
Les établissements de microfinance ont pour finalité de faire des prêts mais aussi de faire de l’accompagnement.
Les clients des établissements de microfinance sont des auto-entrepreneuriat, des TPE mais aussi des femmes du marché, des emprunteurs ruraux ou encore des artisans qui ont besoin de financer des équipements.
Les établissements de microfinance se distinguent des banques spécifiquement du fait :
- de la clientèle, provenant de couches vulnérables, qui recherche le financement d’une activité génératrice de revenus.
- des montants des prêts très peu élevés .
- de la faible durée des prêts quasiment toujours inférieurs à 12 mois.
- de l’absence de véritables garanties, les garanties étant remplacées par la pression sociale et parfois par des prêts collectifs à un groupe solidaire ou chaque emprunteur garantie l’ensemble du prêt.
- par une excellente connaissance de l’emprunteur par l’établissement prêteur qui enquête sur la moralité et les conditions de vie de ses clients.
- par des taux d’intérêts des prêts très élevés.
Pourquoi les taux d’intérêts sont-ils si élevés en microfinance ?
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Le taux d’intérêt nécessaire à l’autosuffisance financière d’une IMF doit couvrir l’ensemble des charges de fonctionnement (salaires du personnel, loyer de l’agence, couts informatiques, amortissements… ainsi que le coût des formations dispensées) et le coût des pertes sur créances douteuses (cout du risque).
Les coûts de fonctionnement des IMF sont souvent largement supérieurs à ceux des banques du fait du suivi personnalisé de leur clientèle, des remboursements des échéances en espèces ou encore de la nécessité de se déplacer pour visiter les clients dans les zones rurales.
Ils comprennent des charges que les banques classiques ignorent comme les frais de formation et le coût des actions d’accompagnement des emprunteurs, mais aussi les charges liées aux remboursements en espèces à périodicité généralement hebdomadaire.
Outre ces éléments, le niveau élevé de taux d’intérêt pratiqués par les IMF résulte aussi :
- Du coût des ressources pour l’IMF pour constituer le fonds de crédit.
- Du faible rapport des intérêts lesquels même à un taux élevé rapportent peu s’ils portent sur un micro capital, contrairement aux prêts des banques quand le capital emprunté est élevé.
- Des coûts de mises en place du prêt qui nécessitent autant de temps d’analyse du dossier et de procédures pour un micro crédit que pour les grosses transactions
- D’un cout du risque très élevé en particulier lors du premier financement par un micro crédit d’une activité génératrice de revenus.
- De transactions dans des monnaies faibles : il ne faut pas comparer des taux de pays à la monnaie faible avec les meilleurs taux pratiqués dans des pays à la monnaie forte.
Les taux d’intérêts sont donc élevés, ils n’en demeurent pas moins inférieurs au taux de l’usure
Les bénéficiaires des prêts ne se plaignent jamais des taux élevés et préfèrent recevoir des formations et conseils plutôt que de payer un peu moins d’intérêts.
On peut rencontrer des variantes, en particulier dans des IMF dépendant de grandes organisations de solidarité internationale.
Ces organisations caritatives soutiennent que les pauvres ne peuvent supporter des taux intérêts au prix du marché et affichent donc des taux d’intérêts faibles, comparables au taux des pays occidentaux.
Par contre, elles ajoutent de fort couteux frais de gestion, frais de dossiers, annexes ou forfaits… Bien entendu ces frais complémentaires n’apparaissent jamais dans les brochures distribuées aux donateurs.
Comment fixer le taux d’intérêt
La recherche de l’autonomie financière de l’IMF implique que le taux des prêts couvre la totalité des charges opérationnelles et le coût du risque. Si l’IMF ne peut obtenir un taux d’intérêt suffisant, il lui faudra prélever sur le fonds de crédit, lequel petit à petit aura vocation à disparaitre.
La viabilité financière de l’IMF dépend de taux d’intérêt suffisamment élevés.
Bien que tous ces chiffres soient variables selon l’IMF, le pays, le montant du crédit, ou la monnaie, on peut faire un exemple théorique (exprimé en taux annuels) :
Charges opérationnelles de salaires, loyers, consommables | 18% |
Cout de la formation des emprunteurs | 4% |
Cout de la ressource emprunté par l’IMF | 5% |
Inflation, perte de valeur par rapport à la monnaie d’emprunt de la ressource | 5% |
Coût du risque de non remboursement des prêts | 7% |
Pour ce cas théorique, Taux effectif minimum annuel à appliquer serait de | 39% |
Chaque IMF doit procéder à son propre calcul en fonction de ses propres paramètres, pour déterminer le taux minimum correspondant à son mode de fonctionnement.
S’y ajoute en général, sauf en cas de gestion optimale de la part de l’IMF, un coût de la sous-activité du capital c’est-à-dire l’absence de rendement quand les montants ne sont pas prêtés entre les remboursements des uns et la mise en place des prêts nouveaux. Cela peut représenter un taux très élevé en particulier pour des ONG ne disposant pas d’outils de gestion rigoureux.
A l’inverse, certaines IMF bénéficient de la quasi-gratuité de la ressource quand elles sont autorisées à collecter et à recycler l’épargne laquelle est rarement (ou faiblement) rémunérée.
De même les IMF qui reçoivent des subventions ou bénéficient de lignes de crédit subventionnées ou/et de dons de l’aide internationale n’ont pas à emprunter d’où un avantage très important. Il faut toutefois être vigilant car on sait que les subventions n’ont pas vocation à être permanentes, et le jour où elles ne sont plus versées, le risque est grand que l’IMF disparaisse.
On peut donc affirmer que ce sont les programmes qui s’autofinancent, donc qui pratiquent la facturation d’intérêts à taux suffisamment élevés, qui sont les plus performants et les plus efficaces.
Formation aux fondamentaux de la microfinance