La microfinance, véritable levier de développement
posté le 20 janvier 2024 par Michel dans ECOLE DE MICROFINANCE, SAS ECOLE DE LA BANQUE ET DE LA MICROFINANCEconférence-débat “La microfinance, véritable levier de développement”
L’association « L’école de la microfinance » organise des conférences / débats sur le thème « La microfinance est-elle un véritable levier de développement »
Si vous êtes intéressés, merci de prendre contact avec notre association contact@ecole-de-la-microfinance.com
ecole.de.la.microfinance@gmail.com
La finalité de la microfinance : l’auto-entreprenariat, les TPE pour le développement local :
La microfinance correspond à un ensemble de procédés financiers qui permettent à quelqu’un, qui possède un dynamisme et des capacités latentes, de s’intégrer dans une économie, alors qu’il ne dispose d’aucun avoir ni d’aucun crédit possible, compte tenu de son état de pauvreté.
Si dans tous les pays on a connu des pratiques traditionnelles d’épargne et de crédit (les tontines), le concept de micro crédit tel qu’on le conçoit aujourd’hui a été créé par Muhammad Yunus et la Grameen Bank.
Cela n’existait pas il y a cinquante ans.
Le micro crédit est désormais présent dans le monde entier.
En Afrique, les principaux défis de financement du développement demeurent le financement de l’agriculture, et le financement de TPE.
Le financement de l’agriculture et des activités économiques en milieu rural est fondamental pour améliorer les conditions de vie de manière substantielle et stabiliser les populations.
Le financement des activités agricoles
Le financement des TPE demande des compétences particulières pour pouvoir accompagner l’entreprise lors de sa croissance.
Des institutions spécifiques « la meso-finance » ont prouvé leur efficacité pour le financement des TPE / PME
Quant au microcrédit, il permet d’accompagner des porteurs de projet en secteur informel, pour de très petites sommes, pour permettre de constituer un stock ou encore pour l’acquisition d’un matériel.
Nul développement social n’est possible en l’absence de croissance économique .
La microfinance et la lutte pour le développement
Le développement dépend de multiples facteurs dont la création de route, la scolarisation, l’adduction d’eau… La microfinance intervient à son niveau en complément à travers 4 dispositifs :
- Le dispositif d’autonomisation des femmes,
- Le dispositif d’appui aux petits exploitants agricoles,
- Le dispositif d’appui aux micro et très petites entreprises
- Le dispositif d’insertion économique des jeunes
Quand on parle de micro finance, il s’agit de la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.
Ces produits sont complémentaires au micro crédit :
- Le micro crédit
- L’épargne
- La micro assurance
- Les transferts d’argent
- Des services non financiers tels que l’éducation financière ou l’accompagnement de l’entreprise.
Le crédit sert à l’acquisition de biens qui seront générateurs de revenus : élevages de poules, matériel de couture, four pour une gargote, activités artisanales ou commerces d’alimentation.
Chaque création d’activité entraine davantage d’échanges dans l’économie de proximité et suscite des vocations. Ainsi le micro crédit et plus généralement la microfinance sont bien des outils efficaces de lutte contre la pauvreté.
L’épargne de proximité des clients de la microfinance finance les projets des emprunteurs d’un même lieu.
La formation et l’accompagnement des emprunteurs : Le métier de micro entrepreneur doit s’apprendre
Le crédit a pour objet de contribuer à financer une activité qui sera génératrice de revenus.
Le public, fragile, constitué souvent de femmes pauvres, ne peut pas instantanément se transformer d’une vie au jour le jour en un micro entrepreneur débutant.
Les établissements de microfinance sont bien distincts des banques et ne sont pas des banques LOW-COST
Les établissements de microfinance sont soumis à un agrément et à une réglementation de la part de la banque centrale.
Par contre ces établissements ne peuvent faire qu’un nombre limité d’opérations.
En microfinance, des garanties peuvent être demandées aux emprunteurs mais en général elles sont de très faibles qualité. Donc il y a beaucoup plus de risques pour un établissement de microfinance que pour une banque.
D’autres contraintes particulières aux microfinances :
- Le montant d’un microcrédit est plus faible que celui d’un prêt bancaire
- Les taux auxquels sont accordés ces microcrédits sont plus élevés que ceux d’un prêt bancaire.
- Les durées de remboursement sont plus courtes que celles d’un prêt classique. (parfois un prêt est remboursé sur une période de 6 à 12 mois avec des échéances hebdomadaires.)
Questions / réponses avec Michel HAMON de l’école de la microfinance
La microfinance est un métier difficile. Faire des prêts à des personnes qui ne présentent pas de garanties, c’est bien évidemment prendre le risque de ne pas être remboursés. C’est pourquoi les microfinances enquêtent de façon très approfondies pour connaitre leurs clients.
Une microfinance a besoin de locaux, d’un personnel important, d’équipements. Souvent l’établissement de microfinance doit faire de la formation des emprunteurs et apporter de l’accompagnement. Pour couvrir toutes ces charges, les établissements de microfinance doivent facturer des intérêts élevés et parfois des commissions complémentaires.
Question :
Il semble que dans de nombreuses institutions de microfinance, les salariés et la direction n’aident pas vraiment les emprunteurs et peuvent même inciter des personnes à s’endetter afin d’obtenir des primes de productivité.
Réponse :
Il apparait en effet que les clients, les dirigeants, tous les tiers en relation avec des agences de microfinance déplorent l’insuffisance en compétence des ressources humaines des institutions de microfinance
Cette situation n’est pas tout à fait anormale puisque la création des institutions de microfinance n’a été précédée d’aucune formations universitaires de la filière, il est maintenant essentiel que la professionnalisation du secteur s’institutionnalise par le renforcement des capacités managériales et opérationnelles des acteurs.
Les études sur la stratégie de la finance inclusive indiquent qu’il est urgent d’intensifier les actions de formation des promoteurs, des dirigeants et des employés des institutions de microfinance.
Q : Après les nombreuses défaillances d’institutions de microfinance, les scandales à répétition de non remboursement de l’épargne, les situations de surendettement de personnes très vulnérables, on doit s’interroger : la microfinance est-elle réellement une solution pour aider au développement ?
Réponse :
Sans microfinance, on renonce à apporter des services financiers à tous ceux qui n’ont pas accès aux banques.
Les emprunteurs disposent rarement d’une épargne pour créer une activité. En l’absence d’une microfinance ils devraient solliciter des crédits auprès de prêteurs informels option coûteuse et risquée.
Il est vrai que la microfinance mal maitrisée fait courir des risques au public : par exemple les défaillances d’institutions de microfinance entrainent le retrait de l’agrément ce qui implique en principe que les épargnants ne pourront pas récupérer leurs dépôts, d’où une crise aigüe lorsque les déposants sont pauvres et peu informés de leurs droits.
Pour moi il est évident quand l’accès aux banques est si limité en Afrique qu’il faut pourtant continuer de développer la microfinance mais d’une autre façon en examinant les forces, les faiblesses et le potentiel de la microfinance au cours de formations adaptées destinées aux professionnels administrateurs dirigeants et salariés.
La microfinance est utile car elle permet aux personnes dont les revenus sont très faibles et irréguliers d’accéder à des services financiers en leur permettant de développer une activité génératrice de revenus.
Les bénéficiaires du microcrédit sont majoritairement des femmes. Les femmes qui s’investissent dans les activités génératrices de revenus rencontrent d’immenses difficultés liées à leur instruction très insuffisante. Il est primordial qu’elles acquièrent grâce à une éducation financière des connaissances pour faire face aux impératifs de la commercialisation et de la production.
Q : Devant la croissance des impayés, de plus en plus on voit les agences de microfinance exiger des garanties avant d’octroyer un prêt.
Réponse :
Les professionnels de la microfinance savent que les garanties en matière de microfinance sont souvent très fragiles.
Les emprunteurs ne parviennent pas à prouver leur solvabilité puisqu’ils ne possèdent que rarement des titres de propriété ni d’autres biens pouvant servir de garantie.
Les meilleures garanties en matière de microfinance sont la connaissance de la personne, du projet et de la situation de l’emprunteur par rapport à son projet.
C’est essentiellement l’analyse préalable du dossier qui va permettre d’éviter les impayés. Cela demande du temps, il faut se rendre sur le lieu de travail de l’emprunteur, à son domicile. Il faut prendre le temps nécessaire pour l’inclusion financière par des formations et de l’accompagnement une fois le prêt mis en place ;
Les formations des agents de crédit que proposent l’école de la microfinance répondent à l’ objectif de limiter les risques tant pour l’institution de microfinance que pour l’emprunteur.
Q : On note depuis plusieurs années une montée des risques et une augmentation du nombre d’institutions de microfinance collectrices d’épargne placées sous procédure de sauvegarde.
Réponse
Quand une institution de microfinance se retrouve gérée par un administrateur provisoire c’est que la situation est déjà très compromise. Dans ce cas tous les organes de gouvernance (direction, représentants élus, conseil d’administration) sont suspendus. Bien souvent cette situation résulte d’une mauvaise gouvernance et d’un conseil d’administration qui ne joue pas les rôles d’éclaireur et de contrôleur.
Le problème majeur des institutions de microfinance est d’assurer leur viabilité financière et leur pérennité afin de maintenir leur impact social d’établissement au service des personnes n’ayant pas accès aux services des banques.
Dans tous les cas les formations de l’école de la microfinance montrent l’utilité de l’information et des règles prudentielles nationales qui doivent être des outils pour les dirigeants de l’institution et incite au respect des exigences réglementaires et statutaires.
Les formations dispensées par l’école de la microfinance ont notamment pour objet d’améliorer la qualité du portefeuille de microfinance, d’améliorer la rentabilité de l’institution et d’accroitre la productivité tout en maitrisant mieux leurs risques.
Q : Comment se déroulent les séminaires à l’école de la microfinance ?
Réponse
L’école de la microfinance se vit comme un centre de formation professionnelle. Nous organisons donc des ateliers basés essentiellement sur des cas pratiques pour donner aux apprenants des outils et des techniques leur permettant d’apporter des solutions concrètes aux problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. Ce sera le cas par exemple en contrôle de gestion ou en analyse financière.
Dans nos formations au marketing nous travaillons le lien de confiance avec le public, sur les dispositions qui doivent être prises pour informer et protéger les épargnants, montrant comment l’amélioration de la confiance entraine rapidement une croissance des volumes d’épargne et de crédit et donc améliore la viabilité de l’institution.
Q : Et pour conclure cet entretien sur l’école de la microfinance ?
Réponse
La plupart des clients de la microfinance sont des micro- entrepreneurs du secteur informel : petits commerçants, vendeurs ambulants, artisans, agriculteurs, etc. Chacun d’eux possède un savoir-faire et sollicite un microcrédit pour développer une petite activité qui sera la source d’un revenu régulier.
Une microfinance qui fonctionne donne les moyens à chacun de créer ou de développer une activité professionnelle sur le long terme et dans la dignité car elle ne repose pas sur l’assistanat.
Une microfinance qui dispose d’un personnel et d’administrateurs bien formés participe ainsi à la création du tissu économique local dynamique.
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Du du 12 Aout 2024 au 16 Aout 2024 ; NANTES; (France) au à ().