La bancarisation en Afrique se réalise par le mobile money : Les services financiers numériques (SFN).

posté le 14 janvier 2023 par Michel dans ECOLE DE MICROFINANCE formation professionnelle des agents de crédit un stand au marché

Le mobile banking – Les services financiers numériques (SFN).

Le taux de bancarisation reste une préoccupation majeure des autorités dans de nombreux pays d’Afrique.

Le taux très faibles de bancarisation peut s’expliquer par différents facteurs :

  1. Par l’absence de connaissances financières et donc l’absence de besoin  ;
  2. Par le manque de confiance envers les dépositaires des dépôts d’épargne en particulier dans les micro-finances.
  3. Par la quasi absence d’échange d’argent notamment dans les zones rurales
  4. Par les habitudes en secteur informel de ne payer les produits et les services qu’avec des espèces.
  5. Par l’éloignement des agences de banque ou de microfinance.

Les services financiers numériques (SFN)

Les opérateurs et distributeurs, banques et EMF, proposent la gamme classique des SFN, via le Mobile Money, à savoir :

Le retrait d’argent,
Le transfert d’argent  ,
La réception de transferts d’argent internationaux
L’achat d’unités et forfaits téléphoniques,
Le paiement auprès des commerces de proximité et des transporteurs

Les usages du Mobile Money portent principalement sur l’achat de crédits téléphoniques, mais aussi pour effectuer des retraits, des paiements auprès des commerçants et des entreprises, recevoir de l’argent, ou encore pour régler leurs factures d’eau, d’électricité ou d’abonnement TV.

 

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http://www.ecole-de-la-microfinance.com/formations-en-banque-et-en-microfinance/les-fondamentaux-de-la-microfinance/

 

 

Le paiement par téléphone permet de disposer d’un point financier de proximité

La population pauvre s’est équipée de téléphone et peut disposer grâce aux opérateurs téléphoniques d’un moyen de paiement permettant de  faire quelques   :

  • déposer et retirer de l’argent
  • envoyer et recevoir de l’argent
  • paiement de facture: (eau, électricité ….)
  • achats de biens et services

Pour Abdou Diop, directeur Associé chez Mazars Maroc, «le mobile money a participé à hauteur de 30% en moyenne dans plusieurs pays en Afrique à l’inclusion financière de la population, principalement dans les zones rurales». citation depuis Finances News du Jeudi 21 Novembre 2019

.Avec le paiement par téléphone, voici un grand pas pour l’inclusion financière. On lira l’expérience ci-dessous au Kenya qui peut réellement simplifier la vie de ceux qui n’ont pas de compte en banque.

 

La mise en place de  micro-crédits est difficile à envisager pour les opérateurs téléphoniques sauf à créer une banque digitale :

 

L’usage du scoring par l’opérateur téléphonique.

 

Les opérateurs de téléphone ont une certaine connaissance des habitudes de leurs clients qui achètent régulièrement des recharges pour effectuer leurs paiements.
Il leur est donc relativement facile d’effectuer des scorings afin de définir  des clients surs qui pourraient bénéficier d’une avance de consommation.

Le système  de scoring des clients, permet d’évaluer la capacité de remboursement, car l’opérateur téléphonique prête à ceux qui ont été détectés comme ayant des comportements de remboursement en adéquation avec les durées de remboursement prévues.
Ainsi le client pourrait taper dans sa réserve d’argent et devrait ensuite payer un intérêt à l’opérateur téléphonique. On ne peut imaginer un tel système que pour des montants de crédits très faibles.

Pourtant Orange money a lancé sa banque 100% digitale en Côte d’Ivoire.

Soutenant la stratégie de diversification du groupe, Orange Bank Africa entend participer au renforcement de l’inclusion financière sur le continent, en proposant des crédits à partir de 5 000 Fcfa, disponibles en quelques secondes depuis son mobile, ainsi qu’une épargne rémunérée.

 

Quelques limites :

 

  1. Quelles sont les possibilités pour l’opérateur téléphonique de faire un scoring de qualité à partir uniquement de données récupérées lors de l’achat de cartes de paiement ?
  2. L’opérateur téléphonique se retrouvera directement en concurrence avec les agences de banque et de microfinance. Il faut noter comme en particulier l’agence de microfinance fait un travail autrement plus complexe auprès de ses clients en réalisant la formation et l’éducation financière du client et l’accompagnement de l’emprunteur dans son métier d’auto-entrepreneurs .
  3. Le crédit via l’opérateur téléphonique n’est-il pas un encouragement à la consommation qui relancera l’inflation et peut mettre des personnes ne difficulté de remboursement.
  4. En octroyant des crédits l’opérateur téléphonique fait de la création monétaire, est-ce à die qu’il est un opérateur financier ? Dans ce cas à l’instar des banques et des micro-finances, il devra faire un reporting périodique à la banque centrale.

L’usage du paiement par téléphone portable est appelé à devenir une norme.

Les agences de micro-finance doivent se préparer pour répondre à la demande. Le fait de ne pas devoir se déplacer pour rembourser son échéance de crédit est un gain de temps considérable pour les emprunteurs car le temps du déplacement est pris sur le temps de production ou sur le temps de vente et beaucoup d’IMF exigent un remboursement hebdomadaire.

 

Orange Money en Afrique

 

En Afrique, en 2020,  Orange Money, c’est plus de 50 millions de clients dans une quinzaine de pays. Surfant sur cette réussite, le groupe cherche à « démocratiser » l’accès aux services bancaires en Afrique, à travers OBA qui devrait faire l’objet d’un déploiement progressif dans 3 nouveaux pays d’ici la fin de l’année 2021 (Sénégal, Mali et Burkina-Faso). « Orange Banque Africa propose des produits de crédit et d’épargne accessibles facilement et instantanément depuis Orange Money. C’est une très belle étape, car le crédit et l’épargne sont 2 facteurs indispensables de développement économique.

 

 

Le paiement mobile dans la zone BCEAO

 

Le texte ci-dessous est extrait d’un article de Financial Afrik paru le 31 octobre 2019 par Ibrahima Jr Dia :

Ibrahima Dia est économiste de formation, passionné des questions de développement, suit l’actualité financière africaine au jour le jour.

 

Dans son discours d’allocution, Tiemoko Meyliet Koné, Gouverneur de la BCEAO, a déclaré que l’avènement des finTech va révolutionner les modes de consommations. «Il est impératif de trouver  d’autres alternatives afin de  s’adapter  à cette nouvelle donne, en créant un environnement propice et favorable  pour booster l’activité numérique», poursuit le gouverneur, se réjouissant de la croissance de l’activité monétique au niveau de l’UEMOA. «Le nombre de comptes de monnaie électronique est ressorti à 62,9 millions à fin 2018 contre 25 millions en 2015, soit une hausse moyenne annuelle de 38%».

 

Cet élan monétique a entraîné le taux d’inclusion financière, passé de 26% en 2010 à 57,1% en 2018, avec une contribution de services financiers numériques dépassant le tiers.

L’objectif est d’atteindre, sur un horizon de 5 ans, un taux d’inclusion financière de 75%, a rappelé le patron de la banque des banques.

En outre, le gouverneur a  indiqué  que l’année 2019 a vue l’avènement de la première banque digitale de l’Union, 100% mobile. Cette banque, souligne-t-il, a mis à la disposition de ses clients des services de paiement, d’épargne ainsi que de crédits à la consommation et immobilier.

Elisabeth Huybens, directrice des opérations de la Banque mondiale (BM), est convaincue que l’Afrique,  leader mondial du Mobile Money, peut utiliser les nouvelles technologies pour assoir son développement.

La responsable a indiqué que les chiffres enregistrés pour le compte du mobile banking   sont révélateurs.

La part des adultes en Afrique subsaharienne ayant un compte  de monnaie électronique a presque doublé pour atteindre 21 %, et près de 10 % du PIB en Asie et moins de 2% du PIB dans les autres régions.

Près de 150  personnes (cadres, gouverneurs de banques centrales,  …) participent  à cette conférence, qui a pour but  d’échanger sur  les enjeux, défis et perspectives que représente l’émergence des Fintech pour les pays en développement.

 

Le paiement mobile au Kenya

 

L’après-midi touche à sa fin dans le village kenyan d’Ukwala, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière ougandaise. L’air est redevenu doux après la fournaise de la journée. La bonne heure pour sortir. Femmes et enfants s’activent pour aller chercher de l’eau. A la main, deux bidons… et leur téléphone portable. A Ukwala en effet, le puits d’eau saumâtre a été remplacé par une pompe à eau filtrante que les habitants tirent après avoir payé leur droit d’accès par SMS, via M-Pesa.

 

 Situation au Kenya

Reproduction d’un article publié le 6 mars 2014 par HCN 24 Horn Africa sous la signature de Séverine Lebouche
Depuis le lancement du système par Safaricom, en 2005, le paiement mobile est une réalité du quotidien dans le moindre village du pays. 16 millions de personnes y ont souscrit. Car pour ouvrir un compte, rien de plus simple, même si l’on ne dispose que d’un téléphone basique: il suffit de rendre visite à l’un des 60 000 agents recrutés par l’opérateur de téléphonie, de se créer un mot de passe et de déposer quelques centimes d’euros en liquide sur ce nouveau compte.

A 500 kilomètres de là, dans le quartier d’affaires flambant neuf de Nairobi, la grouillante capitale, Betty vante les bienfaits de M-Pesa: « Avant, pour aider ma famille, je devais faire venir ma soeur, chaque mois, à Nairobi, et elle repartait avec du cash. » Une démarche coûteuse, dangereuse et chronophage pour cette dynamique trentenaire qui, enceinte de six mois, enchaîne les rendez-vous d’affaires. Aujourd’hui, c’est en un clic qu’elle envoie l’argent à ses parents, via son téléphone.

 

Un gain de temps considérable pour les emprunteurs qui n’ont plus besoin de se déplacer.

 

Un gain de temps tout aussi crucial pour les micro-entrepreneurs. A Kisumu, au bord du lac Victoria, un petit groupe de femmes bénéficiaires d’un microcrédit se réunit, comme chaque semaine, sous l’arbre de la petite école du quartier. Ici, on utilise M-Pesa pour les remboursements. La voix posée, le regard franc, son cahier sur ses genoux, Mary tient les comptes: « Chacune de nous fait le virement depuis son mobile avant de venir aux réunions.

 

Une société sans cash?

« Nous allons bien plus vite pour faire nos comptes que lorsque nous remboursions en liquide. » Pour cette entrepreneuse qui tient un petit commerce de crème pour les pieds, c’est autant de temps en plus pour vendre ses produits.Une société sans cash? Certains en rêvent.C’est le cas de l’institution de microfinance Juhudi Kilimo, qui verse ses prêts directement sur le compte M-Pesa de ses bénéficiaires. Eux-mêmes remboursent par SMS.

 

La vache achetée grâce au microcrédit peut être payée par téléphone.

Quant à la vache achetée grâce au microcrédit, elle peut elle aussi être payée par téléphone. Un saut technologique dont profite Fred, le commercial de Juhudi Kilimo en charge des petits exploitants de thé sur les hauteurs de Kericho: « Je pars en rendez-vous uniquement avec mon smartphone », explique le jeune homme, chemise blanche et mocassins, qui sillonne en moto les chemins de terre conduisant à ses clients. Dans son téléphone Android, l’ensemble des dossiers et une application lui permettant d’instruire à distance toutes les demandes de prêts.

Si M-Pesa facilite indéniablement les paiements, il n’est pas à proprement parler un outil de bancarisation de la population. L’argent déposé sur le compte ne rapporte aucun intérêt et il faut payer pour le retirer en liquide. Du moins jusqu’à récemment. Safaricom vient, en effet, de s’allier à une banque pour offrir un véritable compte d’épargne rémunéré, donnant également accès à des microcrédits. Ce service a été dénommé M-Shwari, c’est-à-dire « pas de tracas », en swahili. Grâce à la force de frappe marketing de l’opérateur téléphonique, il a conquis 20000 nouveaux clients par jour les premiers mois de son lancement. Comme avec M-Pesa, le Kenya -au 157e rang mondial pour son PIB par habitant- se révèle, une fois de plus, à la pointe de l’innovation en matière d’inclusion financière.

 

Le mobile banking  au Nigeria

Reproduction d’un article publié le 7 septembre 2015 par  Afrique IT NEWS le 7 septembre 2015 par Rédacteur)

La banque Centrale du Nigéria affirme avoir desserré sa politique de réglementation sur le mobile money en faveur des entreprises de télécommunications.

Mais qu’elle ne va pas encore octroyer des licences à ces dernières.

Selon ITPulse,  la CBN a reconnu que les entreprises de télécommunications possèdent une vaste infrastructure réseau à travers le pays, permettant « aux agents de mobile money » de travailler efficacement grâce à leur large couverture.

Les entreprises de télécommunications ont des plateformes, des réseaux étendus avec lesquels les services de mobile banking peuvent bien prospérer, mais la CBN refuse encore de concéder les licences aux opérateurs.

 

Par crainte de favoriser la concurrence entre ces derniers et les banques.

La CBN a donc encouragé les opérateurs télécoms à s’associer avec les banques et d’autres institutions financières agréées pour le développement du mobile banking.

Musa Itokpa Jimoh, directeur adjoint de la Direction des Systèmes de paiement bancaire à la CBN affirme que la progression du mobile banking a été très lente au Nigéria.
Surtout que le pays se vante d’avoir plus de 146 millions d’abonnés mobiles actifs.
Plusieurs enquêtes ont attribué la lenteur de cette progression à la faible sensibilisation du public.
Mais bien d’autres défis restent à relever: le faible nombre d’agents de terrain ainsi que l’insuffisance des infrastructures.

 

 

 

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